La série Les survivants de l’oubli explore le lien qui perdure entre les humains au-delà de la mort. Au fil des tombes, des objets commémoratifs déposés à des siècles différents se côtoient. Au travers d’eux, la pensée des proches perdure au point de leur survivre. Devenu héritage, les descendants jouxtent leur devoir de mémoire au témoignage de leurs anciens. Préservés, ces objets survivent à l’oubli et rappellent aux vivants les êtres chers disparus. Les souvenirs laissent une trace au long terme sur les tombes. Parfois érodés ou fragmentés, ces objets commémoratifs sont préservés sur les tombes, résistant face à l’oubli, symbole de l’attachement des vivants envers leurs morts.    

 

Depuis 2021, je parcours les cimetières français, produisant des centaines de clichés, constituant une archive de ces objets funéraires, épargnés par le temps et les hommes. Ma démarche, semblable à une archéologie contemporaine, documente et archive ces objets. À l’apparence surannée, ils témoignent d’une pensée et d’une croyance en perdition, mais également d’une époque, de son savoir-faire et de son style artistique funéraire. Ces objets funéraires, devenus reliques, témoignent d’une époque où la religion était intrinsèquement liée aux rites funéraires, laissant place aujourd’hui à de nouvelles pratiques laïques et à une diversité de cultes. En m’intéressant à ces objets funéraires, je rends compte au travers de cette série, ces histoires passées teintées de croyances.