Le temps s’arrête, une nouvelle vie commence. Il est 12 heures, l’heure du premier cliché. Même heure, même lieu, même cadrage, une répétition jusqu’à l’étouffement. Ces images font silence. Muettes, elles ne disent rien. Lire ce silence, s’y engouffrer, y donner sens pour y entendre enfin la parole cachée. Récurrence d’un paysage mutique qui ne témoigne en rien. Il est là, il s’étend devant nos yeux. Toujours le même, et pourtant une variation infime le transforme. Il vacille, du même il devient autre.

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Constitué de deux séries photos, 12:00 retrace jour après jour les confinements dus à l’épidémie de Covid-19 en France. Lorsque la crise sanitaire fait son apparition, je me questionne déjà dans mon travail sur le rapport au visible au travers du médium photographique : comment transmettre un événement invisible ?

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En ayant ce questionnement en tête, un rituel se met peu à peu en place, photographier chaque jour ma rue afin de garder trace de ce moment de vie si particulier. La perception de l’extérieur change de par le filtre mental qu’il s’y dépose. Ce paysage devient porteur du poids mental de la situation. Cette rue, anodine, devient la toile de projection de l’angoisse et de l’incertitude.